Paysages insoumis    
par Thierry Girard    

 

> Thierry Girard

Légendes développées

• Janvier 1944 / La Ribeyrie, Saint-Gilles-les-Forêts, Haute-Vienne. / 28 janvier 2007

R É S I S T A N C E

Au cœur de la Montagne limousine, une unité d’élite de 120 hommes, commandée par le Colonel Guingouin, s’entraîne dans les bois et les vallons autour du château de la Ribeyrie. Cette unité d’élite sera déterminante dans l’efficacité du dispositif armé que Guingouin va peu à peu mettre en place pour lutter contre les Allemands. Après avoir été abandonné par les Maquisards, le château sera, au printemps 1944, ruiné par les Allemands, puis détruit après la guerre. Aujourd’hui, il n’en reste plus rien.

• 29 janvier 1922 / Gentioux-Pigerolles, Creuse / 29 janvier 2007

R E F U S

Le 29 janvier 1922, la municipalité de Gentioux-Pigerolles décide de la construction d’un monument aux morts unique en son genre : au lieu de célébrer la Victoire et de pleurer les Morts, un orphelin en sarrau, la blouse de l’écolier, tend un poing rageur vers cette inscription : “Maudite soit la guerre”. Ce monument qui fut inauguré en novembre 1922 par la municipalité d’alors, en l’absence des représentants de l’État, ne fut officiellement reconnu qu’en 1985. Pacifistes, anarchistes, libres-penseurs viennent chaque 11 novembre se recueillir devant le monument.

• 25 janvier 1943 et 13 mars 1944 / Puy-les-Vignes, Haute-Vienne. / 15 mars 2007

V O L

Par deux fois, Georges Guingouin, accompagné d’une toute petite équipe de résistants, réussit à voler d’importants stocks d’explosifs gardés dans la poudrière des mines de wolfram. Ces explosifs, nécessaires pour les sabotages, feront défaut pour l’exploitation de ce gisement de minerai de tungstène, minerai utilisé dans la fabrication d’aciers spéciaux, notamment pour les blindages. L’exploitation de wolfram est arrêtée depuis le début des années soixante, et le site est aujourd’hui à l’abandon.

• Février 1854 / Oradour-sur-Vayres, Haute-Vienne. / 20 juillet 2007

T R O U B L E S

Fin 1853, deux ans après une vaine tentative de résistance au coup d’état de Louis-Napoléon Bonaparte, une nouvelle série de troubles secoue cette partie de la Haute-Vienne. En février 1854, des habitants de hameaux situés autour d’Oradour-sur-Vayres décident de marcher sur ce chef-lieu de canton pour y piller le grenier d’abondance. Le but était, dans une période de cherté des grains, de distribuer gratuitement ou à un prix très bas le blé aux habitants qui en manquaient. Si cela s’apparente aux troubles frumentaires (les “émeutes de la faim“) ou aux émeutes anti-fiscales (celles de 1791 par exemple) qui avaient marqué le XVIIIème siècle, l’arrière-plan est délibérément politique avec des mots d’ordre reprenant les principes de la République (Liberté, Égalité...) et un fort sentiment anti-bourgeois. Après l’échec de cette ultime émeute et le jugement des fauteurs de troubles, la “dissidence“ de ces campagnes se traduira désormais par un vote politique très marqué à gauche ou à l’extrême-gauche.

•13 mars 1944 / Bussy-Ravache près d’Eymoutiers, Haute-Vienne. /15 mars 2007

D E S T R U C T I O N

La Résistance en Haute-Vienne, menée par le colonel Guingouin, privilégie la destruction du viaduc de Bussy-Varache sur la ligne ferroviaire Limoges-Ussel à un simple sabotage des voies ferrées. La ligne interrompue nécessitera un transbordement jusqu’à la Libération, ce qui ralentira notamment le déploiement de troupes allemandes pendant l’été 44.

• XV ème - XVI ème  siècles / Ferme de La Valade, village de Biennac, commune de Rochechouart, Haute-Vienne. / 15 mars 2007

L O U P S - G A R O U S

De la fin du Moyen Âge à la fin de la Renaissance, on dénombra 30 000 procès de loups-garous. La plupart des supposés renégats furent brûlés vifs. Des milliers d’autres périrent sans autre forme de procès. Dès qu’un villageois était soupçonné d’être un loup-garou, il était attrapé et écorché vif, car la croyance voulait que l’on trouvât les poils de la bête, cachés sous la peau. Ces paysans, ces gueux, parce qu’ils étaient asociaux ou “sauvages“, ou que leur pratique religieuse, teintée de restes de paganisme ou de soupçons de sorcellerie, n’était pas jugée suffisamment “catholique”, furent ainsi les victimes expiatoires d’une de ces Grandes Peurs qui enflammèrent l’Europe au cours des siècles. On peut aussi considérer que nombre d’entre eux, y compris des nobles, des bourgeois et des artisans, qui voulurent exprimer par leur différence une forme de résistance à une société ruinée par les Guerres de Religion et soumise à la fois au désordre et à l’intolérance, furent assimilés de fait à des loups-garous. On note la présence de nombreux loups-garous à Rochechouart où l’on évoque les sabbats sataniques autour de la croix de Blancharaux, sise au pied du château, ainsi que les villages suspects de Babaudus, Biennac et La Valade... Où il n’y a plus aujourd’hui qu’une seule ferme occupée par trois chiens à l’aboiement vif et un paysan célibataire plutôt timide et sauvage qui, lors des labours, s’amuse à ramasser des pierres de météorite dans ses champs (Rochechouart tiendrait son nom d’une météorite qui aurait chu…).

• Mars 1792 / Église et château de Seilhac, Corrèze. / 4 février 2009

PILLAGES

La récolte de 1791 avait été fort médiocre. Au printemps 1792, les paysans du Limousin n’avaient plus de quoi assurer leur subsistance d’ici l’été. En même temps, les prix montaient et l’assignat perdait de sa valeur. En mars 1792, les paysans de Haute-Vienne dans le canton d’Aixe, puis vers Nexon, commencent à s’en prendre aux propriétaires, ainsi qu’aux châteaux. Ce mouvement antiseigneurial atteignit rapidement la Corrèze où l’on pilla de nombreux châteaux dont celui de Seilhac.

• 9 germinal an IV - 29 mars 1796 / Saint-Martin-Sainte-Catherine, Creuse. / 16 juillet 2008

R É F R A C T A I R E S

Les gendarmes de Bourganeuf se présentent dans la commune pour arrêter les réfractaires à la conscription. Ils sont accueillis à coups de pierres par une troupe féminine bientôt rejointe par une dizaine d’hommes qui tiennent des propos injurieux contre la République. Finalement les assaillants obligent la maréchaussée à relâcher les trois jeunes qu’elle avait pris.

• 17 avril 1905 / Rue Montmailler, Limoges, Haute-Vienne. / 10 mai 2007

B A R R I C A D E

À la suite d’une série de grèves à répétition dans l’industrie porcelainière, le patronat décide le lock-out, c’est à dire la fermeture des usines, le 13 avril 1905, jetant par là-même près de 100 000 personnes dans la rue. Les manifestations se succèdent et trouvent leur point culminant le 17 avril lorsque quatre ouviers sont arrétés et emmenés en prison. Devant la foule en colère, l’armée intervient et la manifestation vire à l’émeute. Les ouvriers se réfugient derrière des barricades, élevées pour certaines depuis le 15 avril, mais elles sont démantelées pendant la nuit. L’émeute tourne à la tragédie avec le décès d’un ouvrier porcelainier lors de la fusillade du Champ de Foire. Ainsi se termine Le Printemps rouge  de 1905 qui, malgré l’échec du mouvement ouvrier, reste dans la mémoire limousine comme une période hautement symbolique, voire mythique, de la révolte ouvrière.

•19 avril 1905 / Le champ de foire, Saint-Junien, Haute-Vienne. / 29 octobre 2007

É M E U T E

Des anarchistes, empêchés de se rendre à l’enterrement de Camille Vardelle, tué lors d’affrontements avec la troupe à Limoges, se regroupent à Saint-Junien. Au sortir d’une réunion à la salle des fêtes, des manifestants se forment en colonne et se rendent au Champ de Foire. En un instant, la grille en fer qui entoure la croix de mission est arrachée, le piédestal renversé, le Christ et la croix brisés. Les manifestants redescendent ensuite vers l’intérieur de la cité, brisent quelques vitres et se dirigent vers l’église. (Vincent Brousse in 1905, le printemps rouge de Limoges).

• 5-11 juin 1877 / Lavaveix-les-Mines, Creuse. / 15 juillet 2008

G R È V E  G É N É R A L E

Première grève générale de mineurs pour dénoncer leurs conditions de travail et leur salaires de misère. Dans un contexte économique défavorable, la Compagnie minière décide d’augmenter la durée du travail d’une journée (la semaine passant alors de cinq à six jours) tout en baissant les salaires de 10 à 15%. 750 mineurs se mettent en grève sans pouvoir obtenir toutefois satisfaction.
La dernière mine, celle d’Ahun Nord, ferme en 1969. Il reste peu de bâtiments. Celui-ci, qui est le plus ancien, abrite une famille rescapée de l’incendie de leur maison, il y a une dizaine d’années. Les parents, qui ont tout perdu, vivent toujours dans ce qui devait être un logement provisoire et qui, au fil du temps, n’a gagné ni en confort, ni en sécurité.

• 7- 8 juin 1944 / Ancien emplacement de l’école normale de jeunes filles, Tulle, Corrèze. / 5 février 2009

A T T A Q U E

À l’annonce du débarquement Allié, le 6 juin 1944, les FTP de Corrèze, se sentant en situation de force, décident d’investir Tulle pour en chasser les Allemands. La petite garnison allemande, regroupée dans l’ancienne école normale de jeunes filles, finit par se rendre le 8 juin en fin d’après-midi, après que l’Armée Secrète —qui n’était pas intervenue jusqu’alors— ait réussi à incendier l’école avec des explosifs et des engins incendiaires. Une cinquantaine d’Allemands se rendent, mais quarante sont aussitôt abattus, puis leurs corps mutilés et écrasés par des engins.
La division SS “Das Reich“ qui remonte vers le front de Normandie reprend Tulle dès le lendemain. Cette division qui s’est déjà sinistrement illustrée en Russie et qui va procéder le lendemain au massacre d’Oradour-sur-Glane est commandée par le général Lammerding. Celui-ci décide de faire un “exemple“ en saccageant la ville et en exécutant tous les hommes valides. Finalement, après avoir constaté qu’une vingtaine d’Allemands, blessés, avaient été traîtés correctement dans l’hopital de la ville, la sanction se réduit à 120 exécutions. De fait 99 hommes sont pendus aux balcons des maisons de Tulle, et parmi les prisonniers emmenés à Limoges, 150 seront déportés à Dachau dont 111 ne revinrent pas. On considère aujourd’hui que l’attaque de Tulle par les FTP fut prématurée. Des HLM ont été bâtis après la guerre à l’emplacement de l’école normale, détruite par l’incendie.

• Juillet 1944 / Hameau de Fougères près de Cherves-Châtelars, Charente.  / 31 octobre 2007

C A C H E

Depuis cette pièce qui jouxte la forge Ladrat, la section de parachutage du maquis Bir-Hakeim pouvait guider les avions Alliés et surveiller le terrain de parachutage tout proche. Ravitaillés par le boulanger du village et des paysans complices, le petit groupe pût rester plusieurs d’affilée dans la cache, sans bouger et sans se montrer, à l’abri du regard des autres habitants du hameau. L’endroit est encore tel qu’il était à l’époque. Une vitre de l’imposte au-dessus de la porte avait été brisée pour laisser passer des fils de radio. Une nouvelle vitre a été rachetée, mais jamais posée.

• 18 juillet 1944 / Le mont Gargan, Saint-Gilles-les-Forêts, Haute-Vienne. / 21 juillet 2007

B A T A I L L E

Du 18 au 24 juillet 1944, la bataille du mont Gargan opposa les Allemands aux maquis du mont Gargan commandés par Georges Guingouin. Les Francs-Tireurs et Partisans de  Guingouin, renforcés par des gardes mobiles passés à la Résistance, se sont opposés à des unités allemandes fortes de deux à trois mille hommes. De violents combats se déroulent le 18 juillet sur le mont Gargan qui domine la contrée du haut de ses 731 mètres. Cependant, en fin d'après-midi, face aux armes lourdes allemandes et au pilonnage des obus qui a incendié la lande, la position du mont Gargan tombe...
Cette bataille est la plus sévère livrée par les hommes de Guingouin qui, au prix de 38 tués, 54 blessés et 5 disparus, ont réussi à freiner l'avance ennemie et à sauver le matériel parachuté, mais n'ont pu, malgré leur courage et leur combativité, interdire la conquête du terrain face à une armée régulière. Pourtant, cette dernière n'a pas été en mesure de disloquer le maquis, et elle se retire, dès le 24, au bout de quelques jours de vains ratissages. De fait, cette bataille du mont Gargan est considérée comme une victoire des maquisards et célébrée comme telle chaque année.

• 18 juillet 1944 / Stèle de Forêt Haute, Saint-Gilles-les-Forêts, Haute-Vienne. / 22 juillet 2007

C O M B A T S

Lors de la bataille du Mont Gargan, des combats violents ont lieu à la sortie du village de Saint-Gilles-les-Forêts où de nombreux résistants trouvent la mort. Notamment sur cette petite route qui domine un paysage magnifique. Depuis lors, les cérémonies commémoratives de la bataille du Mont Gargan ont lieu tous les ans en cet endroit, en présence de toutes les Autorités et, jusque peu de temps avant sa mort en 2006, de Georges Guingouin lui-même.

• 31 juillet 1944 / Chabanais, Charente. / 30 octobre 2007

L I B É R A T I O N

Pendant la guerre, alors que les maquis étaient très actifs aux alentours de Chabanais, notamment dans la forêt de Chambon, la ville était très partagée entre résistants et collaborateurs, avec notamment une forte présence de la Milice. Du coup, les combats du 31 juillet 1944 qui ont permis la libération de cette ville clé sur la route entre Angoulême et Limoges se sont tenus de part et d’autre de la Vienne et ont été particulièrement vifs autour du pont qui l’enjambe.

• 4 août 1844 / Persac, Vienne. / 7 mai 2008

A C C R O C H A G E

Lors des combats qui précèdent la libération du pays de Civray, un accrochage a lieu à la sortie du village de Persac entre un petit groupe de FFI et une patrouille allemande. Le matériel allemand est détruit, mais deux FFI sont exécutés à queqlues mètres de ce carrefour.

• Août 1944 / La sous-préfecture, Monmorillon,Vienne. / 8 mai 2008

L I B É R A T I O N

Lors des combats pour la libération de Montmorillon, une colonne allemande venant de Poitiers pour prêter renfort aux troupes installées en ville a été arrêtée par une mitrailleuse lourde installée de l’autre côté du pont sur la Vienne entre le café du Commerce et la sous-préfecture.

• 26 juin-19 septembre 1917 / La Courtine, Creuse. / 3 mai 2009

MUTINERIE

Après la Révolution de février 1917 qui a entraîné la chute du Tsar, les troupes russes engagées sur le front français continuent de participer encore quelque temps aux combats. Mais rapidement, la propagande révolutionnaire commence à faire son œuvre au sein de ces troupes, et dès le mois de mai 1917, le commandement français estime qu'il peut il y avoir un risque de contagion vis-à-vis des troupes françaises. Les Russes sont retirés du front en juin 1917, et ce sont 16 000 hommes qui arrivent avec leurs armes le 26 juin au camp de La Courtine. Une partie des troupes, restée loyaliste, quitte le camp pour s'établir un peu plus loin, mais ce sont 10 000 hommes qui restent à La Courtine avec leurs armes et exigent de rentrer en Russie. Les Russes fraternisent avec la population locale, mais refusent de rendre leurs armes et entretiennent une atmosphère d'agitation pré-révolutionnaire. Le commandement français décide de réduire la mutinerie et ses meneurs. L'encerclement du camp débute le 12 septembre et les derniers mutins se rendent le 19, après que 150 des leurs eussent été tués.

• 28 août 1944 / Torsac, Charente. / 6 février 2009

E M B U S C A D E S

Un groupe de FFI, qui vient de participer à la libération de Périgueux et qui remonte vers Angoulême encore occupée, fait une halte à Torsac, petit village serré sur une colline montueuse, situé à une dizaine de kilomètres au sud-est d’Angoulême. Disséminés dans tout le village, protégés par des enclos, et avec l’aide du curé qui du haut de son clocher peut surveiller tout ce qui vient sur les deux routes principales, ils surprennent à plusieurs reprises des petits groupes d’Allemands qui battent retraite : deux jeunes officiers en véhicule léger sont tués—dont le comte Ernst Von Trotta—; deux automitrailleuses réussissent cependant à passer, mais un ensemble de plusieurs véhicules et camions transportant des victuailles, des parfums, des effets féminins et des vélos, est intercepté...

• 15 novembre 1942 / Lieu-dit L’Enfer, Forêt de Brigueuil, Charente. / 30 octobre 2007

M A Q U I S

Naissance du maquis de Brigueuil, issu du mouvement Combat. Il regroupe au début quelques réfractaires au STO venus de Lyon et encadrés par des résistants de Saint-Junien. Les jeunes gens, vivant de manière précaire, se cachent dans la forêt et des fermes isolées. Ils se ravitaillent au petit village de Villeneuve, à l’est de la forêt, grâce à la complicité du boulanger et de quelques paysans. Le maquis fut dissous en janvier 1944 pour fusionner avec d’autres groupes.

• 28 décembre 1667 / La petite Creuse au pont du puy Rageau, Fresselines, Creuse. / 3 février 2009

É M E U T E

Les habitants de la Haute-Marche, province rédimée, jouissaient d’un faible impôt sur le sel, alors que le Berry, au nord, était un pays de grande gabelle. Cette situation profitait aux contrebandiers, nombreux, qui réussirent à soulever une grande partie de la population lorsqu’il fut décidé d’instaurer une zone intermédiaire entre la Haute-Marche et le Berry où le sel restait à bas prix, mais la vente entre particuliers était réglementée. Le 27 décembre 1667, près de 8 000 personnes se regroupent à Lourdoueix-Saint-Michel. Le lendemain, 800 hommes et quelques femmes se dirigent vers Fresselines où se trouve le bureau des gabelles. À l’entrée de la ville, ils rencontrent par hasard la garde de La Celle-Dunoise. Le capitaine est rossé et les gardes jetés dans les eaux glacées de la Creuse. Reprenant leur chemin, les émeutiers investissent le bureau des gabelles et le mettent à sac. L’un des gabelous, Jean Ridel, particulièrement détesté, est mis à mort dans une parodie de cannibalisme. Le ventre ouvert et rempli de sel, son corps est traîné à travers le village.

© Thierry Girard, 2010.

 
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